Dans le langage des cavaliers, le mot « trotting » revient souvent, que ce soit dans les écuries d’amateurs, chez les cavaliers de sport ou même dans le milieu des courses. Derrière ce terme anglophone se cache pourtant une pratique simple : une séance de travail au trot, pensée et structurée, destinée à développer la condition physique de votre cheval. Bien menée, une séance de trotting est un outil précieux pour améliorer le souffle, la musculature, l’endurance et même le moral de votre compagnon, tout en renforçant votre propre condition de cavalier.

Pour beaucoup, le trotting se résume à « aller trotter dans les chemins pendant 30 minutes ». En réalité, c’est une véritable méthode de travail, avec des principes précis, des paramètres à respecter et une progression à construire. Comme pour un coureur à pied, la qualité du travail au trot dépend de la durée (minutes passées au trot), de l’allure, du terrain, du dénivelé et de la régularité des séances. Un trotting ne s’improvise pas : un programme adapté permet de préserver la santé de votre cheval et d’éviter blessures, surmenage ou démotivation.

Les cavaliers de trotteurs de courses, à Vincennes ou sur d’autres hippodromes, utilisent depuis longtemps ce type de travail pour préparer leurs athlètes. En équitation de loisir ou de sport amateur, vous pouvez vous inspirer de ces méthodes, en les adaptant au niveau de votre cheval et à vos objectifs : randonnée, dressage, saut d’obstacles, complet, TREC ou simple plaisir de partir en voyage équestre pour quelques heures. L’enjeu n’est pas d’en faire plus que les autres, mais de mieux structurer ce temps au trot pour qu’il ait un vrai impact sur la forme de votre cheval.

Dans cet article, vous allez découvrir à quoi sert réellement le trotting, comment savoir si votre cheval est prêt, comment construire un programme sur plusieurs semaines, avec des exemples concrets de séances. Vous verrez également quelles erreurs éviter et comment transformer ces moments en extérieur en véritables rendez-vous de plaisir partagé, sans que cela vous coûte plus en temps ou en énergie, et sans transformer chaque sortie en entraînement de haut niveau.

Comprendre le trotting : objectifs, bénéfices et principes de base

Le trotting est une séance de travail centrée principalement sur le trot, dans un but de développement cardio-respiratoire et musculaire. Vous alternez généralement des phases au trot, parfois au pas, éventuellement quelques courtes séquences de galop, mais l’allure dominante reste le trot. C’est une démarche très différente d’une sortie « balade » au pas, où le cheval se contente de marcher dans un rythme tranquille.

Pour votre cheval, le trotting a plusieurs bénéfices majeurs :

  • Amélioration de la capacité cardio-respiratoire : comme pour un coureur de fond, des minutes répétées au trot, régulières et modérées, augmentent la capacité du cheval à transporter l’oxygène, à récupérer plus vite et à tenir un effort prolongé.
  • Renforcement des muscles posturaux et locomoteurs : un trot régulier, sur terrain varié mais raisonnable, favorise le développement harmonieux des muscles du dos, de la croupe et de l’avant-main.
  • Préparation aux efforts intenses : un cheval qui fait régulièrement du trotting supportera mieux un parcours de saut, une reprise de dressage demandant, ou un long voyage à cheval en extérieur, car son organisme sera habitué à l’effort.
  • Prévention des blessures : un organisme progressivement entraîné encaisse mieux les séances difficiles, les sols plus durs ou les petits imprévus (écarts, chutes de terrain, accélérations involontaires).

Contrairement à un travail dans le manège ou la carrière, le trotting se fait souvent en extérieur. Cela présente des atouts : variété des sols, motivation accrue du cheval qui « voyage » dans son environnement, stimulation mentale. Il voit du paysage, s’aère l’esprit, ce qui peut limiter le stress et l’ennui des séances répétitives.

Pour vous, cavalier, le trotting est aussi une forme de préparation physique. Tenir un trot en équilibre, sur un chemin légèrement vallonné, pendant 15 à 20 minutes d’affilée demande gainage, souplesse et endurance. De nombreux cavaliers constatent que leurs douleurs de dos ou de jambes diminuent lorsqu’ils intègrent régulièrement ce travail, à condition de respecter quelques principes de base.

Les grands principes à garder en tête pour une séance de trotting utile :

  • Allure régulière : un trot stable, ni trop lent ni trop rapide, sans accélérations et freinages permanents, pour éviter l’usure articulaire.
  • Durée progressive : on ne commence pas par 40 minutes de trot soutenu un jour de beau temps « parce qu’on est motivé ». Il faut augmenter progressivement la durée totale de trot d’une séance à l’autre.
  • Terrain adapté : sols souples mais portants, éviter les longues séquences sur bitume ou terrain trop profond, surtout au début.
  • Fréquence raisonnable : 1 à 3 séances par semaine selon le cheval, ses autres activités et son état de forme.

Le trotting n’est pas réservé aux chevaux de courses ou aux cavaliers de haut niveau. Il peut être utilisé avec un jeune cheval en début de carrière, un cheval de loisir ayant besoin de se remuscler, ou un cheval plus âgé dont vous souhaitez entretenir la forme sans lui imposer des séances techniques trop exigeantes. L’important est d’ajuster précisément le contenu de la séance à vos objectifs et à ce que votre cheval peut réellement encaisser, sans chercher la performance à tout prix.

Préparer votre cheval (et vous) pour une séance de trotting sécurisée

Avant même de penser à la durée ou au nombre de minutes de trot à inclure dans votre trotting, il est essentiel d’évaluer si votre cheval est prêt physiquement et mentalement. Comme pour un humain qui reprend la course à pied après une longue pause, une reprise trop brutale peut entraîner boiteries, contractures ou perte de motivation. La préparation commence donc avant de monter en selle.

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Évaluer l’état de forme de votre cheval

Le premier critère à regarder est son état général : poids, musculature, souffle au travail, récupération après l’effort. Un cheval trop en surpoids ou très peu musclé ne doit pas commencer par de longues séances au trot. Observez comment il respire après quelques minutes de trot lors d’une séance classique en carrière : souffle-t-il fort ? Met-il longtemps à retrouver un rythme respiratoire calme ? Transpire-t-il énormément pour un petit effort ? Ces indicateurs vous guident dans la mise en place d’un programme adapté.

Si votre cheval revient d’une blessure (tendinite, entorse, problème de dos), le trotting peut être un excellent outil de réathlétisation, mais uniquement avec l’accord de votre vétérinaire, et selon un protocole précis. Dans certains cas, le trot sur ligne droite, sur sol souple, en terrain très plat, est même recommandé avant de reprendre les exercices plus techniques dans le manège.

Matériel et ferrure : des détails qui n’en sont pas

Le confort de votre cheval pendant le trotting dépend aussi de son équipement. Une selle mal adaptée, qui comprime le dos pendant 20 à 30 minutes de trot, peut provoquer douleurs et défenses. Faites vérifier l’ajustement de votre selle régulièrement, surtout si la morphologie de votre cheval évolue avec le travail.

La ferrure (ou le parage pour un cheval pieds nus) est également déterminante. De longues sorties au trot sur terrain varié sollicitent intensément les sabots. Assurez-vous que la ferrure est récente, adaptée aux terrains que vous allez fréquenter. Certains cavaliers ajoutent des plaques ou des fers spécifiques pour limiter les chocs sur sols durs, en particulier lorsque les chemins imposent quelques passages sur route.

Votre propre préparation physique et mentale

Le trotting est aussi un effort pour vous. Tenir un trot en suspension pendant de longues minutes, gérer la vitesse, anticiper le terrain, tout cela demande de l’énergie. Si vous avez tendance à fatiguer rapidement, à perdre votre position ou à vous crisper, commencez par de courtes séquences de trot (2 à 3 minutes) entrecoupées de pas, que vous allongerez progressivement. Travailler votre condition physique à pied (marche active, renforcement, étirements) peut réellement faire la différence dans la qualité de vos séances.

Sur le plan mental, préparez votre itinéraire à l’avance. Un trotting efficace se fait dans un environnement le plus fluide possible : grandes lignes droites, peu de croisements dangereux, un minimum d’imprévus. Étudiez la carte, demandez conseil aux autres cavaliers de votre écurie. Cela vous évitera d’improviser sur le terrain, de devoir vous arrêter sans cesse pour chercher votre route, ou de vous retrouver coincé sur un chemin impraticable.

Pensez également à la sécurité : gilet jaune ou bandes réfléchissantes si vous devez traverser des routes, téléphone chargé, quelqu’un prévenu de votre parcours et de votre horaire de retour. Les cavaliers de courses à Vincennes et ailleurs ne laissent rien au hasard dans la préparation d’une séance de travail ; pour votre cheval de loisir, adoptez le même sérieux, même si le niveau d’exigence sportive n’est pas le même.

Construire un programme de trotting : durée, rythme et progression

Pour que le trotting ait un véritable impact sur la condition de votre cheval, il doit s’inscrire dans un programme structuré, pensé sur plusieurs semaines. L’idée n’est pas de faire « une grosse séance » de temps en temps, mais plutôt de miser sur la régularité, en augmentant progressivement la charge de travail. Vous pouvez raisonner en minutes de trot effectif par séance, puis par semaine.

Définir la durée de base

Pour un cheval peu entraîné ou qui reprend, une bonne base consiste à viser 10 à 15 minutes de trot cumulé dans la séance, réparties en plusieurs séquences courtes (par exemple 5 x 2 minutes ou 3 x 4 minutes), entrecoupées de pas. L’objectif est de rester dans une zone d’effort modérée : le cheval doit être un peu essoufflé, mais capable de récupérer en quelques minutes au pas.

Si votre cheval est déjà en travail régulier (3 à 4 séances par semaine) et qu’il supporte sans difficulté 10 à 15 minutes de trot consécutives en carrière, vous pouvez démarrer un trotting avec 20 minutes de trot cumulé, toujours fractionnées si nécessaire. Le terrain en extérieur demandant plus d’attention et de force, mieux vaut rester prudent les premières fois.

Augmenter la charge de travail semaine après semaine

La progression classique pour un cheval en bonne santé consiste à augmenter la durée totale de trot de 10 à 20 % par semaine, pas plus. Par exemple :

  • Semaine 1 : 10 minutes de trot cumulé par séance, 2 séances de trotting.
  • Semaine 2 : 12–13 minutes, toujours 2 séances.
  • Semaine 3 : 15 minutes.
  • Semaine 4 : 18 minutes.

Au-delà de 25 à 30 minutes de trot cumulé pour un cheval de loisir, le gain devient souvent marginal par rapport aux risques d’usure articulaire, surtout si le terrain n’est pas parfait. Pour un cheval ayant un objectif sportif important (concours complet, grandes randonnées, participation à une épreuve d’endurance), cette durée peut monter davantage, mais toujours avec avis de votre vétérinaire ou d’un coach expérimenté.

Gérer le rythme et la fréquence

Le rythme au trot doit être constant : ni trop lent (ce qui peut devenir inconfortable et peu efficace), ni trop rapide (le cheval se met dans l’effort anaérobie, fatigue prématurée, risques de blessures). Vous devez entendre une cadence régulière, sentir un cheval qui avance dans un bon engagement, sans tirage sur la main ni fuite vers le galop.

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La fréquence idéale pour un cheval de loisir se situe autour de 1 à 2 séances de trotting par semaine, en complément d’autres types de travail (dressage, travail sur le plat, un peu d’obstacles, sorties au pas). Pour un cheval préparé à un voyage de plusieurs jours ou à des épreuves plus exigeantes, on peut aller jusqu’à 3 séances, mais en surveillant étroitement la récupération et les signes de fatigue (raideurs, baisse d’énergie, défenses inhabituelles).

Vous pouvez suivre vos progrès en notant dans un carnet : durée totale au trot, sensations, récupération, type de terrain, éventuels incidents. Ce suivi, même simple, vous permet d’ajuster le programme sans chercher la performance à tout prix, mais en visant la constance et le confort de votre cheval sur le long terme.

Exemples concrets de séances de trotting pour différents objectifs

Pour vous aider à passer de la théorie à la pratique, voici plusieurs exemples de séances de trotting adaptées à différents profils de chevaux et de cavaliers. Les durées proposées sont indicatives ; adaptez-les toujours à l’état de forme de votre cheval, en gardant en tête que la qualité du trot compte plus que la quantité.

Trotting pour un cheval de loisir peu entraîné

Objectif : remettre en condition un cheval au travail irrégulier (1 à 2 fois par semaine), sans le brusquer.

Séance type (environ 45 minutes au total) :

  • 10 minutes de pas actif pour échauffer, sur terrain plat, rênes un peu longues, cheval qui marche avec entrain.
  • 2 minutes de trot tranquille, en ligne droite, sur un chemin souple, suivi de 3 minutes de pas.
  • Répéter ce cycle 4 fois (soit 8 minutes de trot cumulé).
  • Terminer par 10 à 15 minutes de pas, éventuellement avec quelques transitions pas–trot sur des très courtes séquences pour garder l’écoute.

Vous pouvez garder ce schéma pendant 2 à 3 séances, puis augmenter progressivement les minutes de trot (par exemple 5 cycles de 2 minutes, puis 4 cycles de 3 minutes).

Trotting pour un cheval de sport amateur

Objectif : développer le souffle et l’endurance d’un cheval qui fait déjà du dressage ou de l’obstacle en compétition, type amateur, sans multiplier les séances en carrière.

Séance type (environ 60 minutes) :

  • 15 minutes de pas actif, en variant légèrement le terrain (légères montées/descentes si possible).
  • 3 x 5 minutes de trot soutenu, avec 3 minutes de pas entre chaque séquence. Le trot est énergique, mais le cheval doit pouvoir rester en équilibre, sans s’effondrer sur les épaules.
  • En fin de séance, si le cheval est à l’aise, 2 à 3 courtes séquences de galop de 1 minute, séparées par 2 minutes de pas, pour travailler légèrement au-dessus du rythme de vos futures épreuves.
  • 10 à 15 minutes de pas pour revenir au calme, rênes longues.

Ce type de travail est comparable à ce qu’on observe chez certains chevaux de courses à l’entraînement : un effort régulier, contrôlé, loin des vitesses de compétition, mais suffisant pour préparer l’organisme. Ce n’est pas le « prix d’Amérique » à Vincennes, mais une séance raisonnée, pensée pour la durabilité.

Trotting de préparation à un voyage ou une randonnée de plusieurs jours

Objectif : habituer un cheval en bonne condition à tenir de longues heures en extérieur, avec une part importante de trot dans la journée.

Programme sur 4 semaines, à raison de 2 séances de trotting par semaine :

  • Semaine 1 : 2 séances avec 15 minutes de trot cumulé (fractionné en 3 x 5 minutes).
  • Semaine 2 : passer à 18–20 minutes de trot cumulé, toujours fractionné, sur des chemins variés mais sans dénivelé important.
  • Semaine 3 : 22–25 minutes de trot, ajouter quelques montées/décentes modérées pour préparer les articulations et la ligne du dessus.
  • Semaine 4 : 25–30 minutes de trot, en veillant à ce que la récupération après la séance soit rapide (fréquence respiratoire et cardiaque revenues presque à la normale après 10–15 minutes de pas).

Ce type de préparation vous permettra d’affronter plus sereinement un voyage à cheval de plusieurs jours, où chaque étape peut comporter de longues portions au trot. Votre cheval sera mieux armé pour encaisser la charge de travail, ce qui limitera les risques de voir apparaître des boiteries ou des tensions musculaires au fil des jours.

Erreurs fréquentes en trotting et comment les éviter

Comme toute méthode d’entraînement, le trotting peut perdre son efficacité, voire devenir néfaste, si certaines erreurs se répètent. Identifier ces pièges vous permettra d’ajuster votre pratique et de préserver la santé de votre cheval sur le long terme.

Aller trop vite, trop fort, trop longtemps

L’une des erreurs les plus courantes consiste à confondre trotting et performance immédiate : vouloir faire « le plus de kilomètres possible », augmenter brutalement la durée au trot parce que le cheval semble en forme, ou encore pousser la vitesse pour « le faire transpirer ». Cette approche est dangereuse, car l’organisme du cheval a besoin de temps pour adapter tendons, ligaments, articulations et muscles à l’effort répété.

Pour éviter cette dérive, gardez comme repère une augmentation progressive des minutes de trot, et non de la vitesse. Si votre cheval trotte avec facilité pendant 10 minutes, ne passez pas du jour au lendemain à 30 minutes ; intercalez des paliers de progression. Il vaut mieux rester un peu en deçà de ce qu’il « pourrait » faire, plutôt que flirter avec la limite à chaque séance.

Négliger le terrain et les conditions extérieures

Un autre piège est de sous-estimer l’impact du terrain. Trottiner longtemps sur un sol très dur, profond, glissant ou accidenté augmente fortement le risque de blessures. De même, trotter longtemps dans une forte chaleur ou un froid intense met à rude épreuve le système cardio-respiratoire.

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Avant de partir, renseignez-vous sur l’état des chemins : après plusieurs jours de pluie, certains secteurs deviennent boueux et profonds, donc fatigants. À l’inverse, en été sec, les chemins peuvent être aussi durs qu’une piste de courses mal entretenue. Ajustez la durée des séquences de trot en fonction des conditions, même si cela signifie faire moins que prévu sur votre planning initial.

Oublier l’échauffement et le retour au calme

Un bon échauffement est indispensable. Lancer son cheval directement au trot dès la sortie de l’écurie, sans 10 à 15 minutes de pas actif, est une mauvaise habitude qui use les articulations et les muscles. De même, terminer la séance au trot sans consacrer quelques minutes au pas pour revenir progressivement au calme augmente le risque de raideurs et de courbatures.

Prenez l’habitude de considérer ces phases de pas comme partie intégrante de la séance, et non comme du « temps perdu ». Les cavaliers professionnels, qu’ils préparent des chevaux pour les plus grandes courses ou pour des compétitions de saut d’obstacles, intègrent toujours ces temps de mise en route et de récupération. Vous avez tout à gagner à faire de même.

Se focaliser uniquement sur le cheval et oublier le cavalier

Enfin, beaucoup de cavaliers évaluent le trotting uniquement à l’aune de la fatigue du cheval, en oubliant leur propre posture. Une mauvaise position au trot, des mains dures, un buste qui s’écrase, tout cela peut rendre la séance désagréable voire douloureuse pour le cheval, même si sa condition physique est bonne.

Si vous sentez que vous vous fatiguez vite, que vous perdez votre équilibre ou que vous devez tirer sur les rênes pour vous stabiliser, réduisez la durée des séquences de trot, travaillez votre position en carrière, et n’hésitez pas à faire appel à un coach. Le trotting doit être une séance fluide, où vous accompagnez le mouvement du cheval, pas un combat pour rester en selle.

Trotting, motivation et plaisir : varier les terrains, les itinéraires et les objectifs

Pour que le trotting reste une pratique durable, il doit être synonyme de plaisir et de variété, pour vous comme pour votre cheval. Une routine trop répétitive, toujours sur les mêmes chemins, au même rythme, peut devenir lassante, voire entraîner une baisse de motivation. À l’inverse, un trotting bien pensé peut être vécu comme un petit voyage régulier, une parenthèse dans la semaine.

Varier les environnements et les terrains

Dans la mesure du possible, alternez les itinéraires : chemins forestiers, pistes en bord de champs, petites routes de campagne (en restant prudent), sentiers légèrement vallonnés. Chaque type de terrain sollicite différemment la musculature et l’équilibre du cheval. Un chemin en légère montée développe davantage l’arrière-main ; un terrain souple mais pas profond favorise un bon engagement au trot.

Si vous avez la chance de disposer de plusieurs circuits, organisez-les comme un calendrier de « petites courses » personnelles, sans enjeu de classement ni de prix à gagner, mais avec des repères : temps approximatif, sensations du cheval, points d’attention (une montée difficile, un passage étroit). Cela vous permet de suivre vos progrès et de rendre chaque sortie un peu différente.

Donner du sens à chaque séance

Au lieu de vous dire simplement « je vais faire un trotting », fixez-vous un objectif clair pour chaque séance : travailler la régularité du trot, tester la récupération après une séquence un peu plus longue, habituer le cheval à un nouveau type de terrain, préparer une future randonnée, ou simplement offrir un moment de détente active à un cheval qui a beaucoup travaillé en carrière dans la semaine.

Par exemple, si vous préparez un week-end de randonnée, vous pouvez imaginer une séance qui reproduit une partie des conditions : une longue phase de pas, puis plusieurs séquences de trot sur un terrain similaire à ce que vous rencontrerez, en surveillant de près la récupération. Vous aurez ainsi une idée précise de la capacité de votre cheval à encaisser le voyage sans souffrir.

Inclure des exercices légers dans le trotting

Le trotting ne doit pas être uniquement un « tout droit au trot ». Vous pouvez intégrer quelques exercices simples pour garder le cheval attentif et travailler son équilibre :

  • Variations d’incurvation sur un chemin assez large (quelques foulées en légère épaule en avant, puis droit, puis un peu dans l’autre sens).
  • Transitions pas–trot–pas régulières sur les premières minutes de la séance pour installer un bon contact.
  • Petites variations d’amplitude au trot : quelques foulées un peu plus engagées, puis revenir à un trot de travail plus calme.

Ces exercices doivent rester légers et ne pas transformer le trotting en séance technique intense ; le but est simplement d’éviter que le cheval ne « déconnecte » mentalement et ne se contente de trottiner en pilote automatique. En gardant ce fil conducteur, vous entretenez votre relation et votre dialogue avec lui, même dans un cadre dédié principalement à la condition physique.

En intégrant le trotting dans votre routine équestre avec méthode, progression et plaisir, vous offrez à votre cheval une base d’endurance et de santé indispensable, que ce soit pour les petites balades du week-end, les concours amateurs, ou un jour, pourquoi pas, un vrai grand voyage à cheval. Le trotting bien pensé n’a rien d’une mode : c’est un pilier discret mais essentiel de la préparation des chevaux, des pistes de Vincennes aux chemins de campagne les plus tranquilles.