Les pions de crinière sont devenus un véritable terrain d’expression pour les cavaliers, entre tradition, esthétique et contraintes pratiques. Que vous montiez en concours officiel, en club ou simplement pour le plaisir, il est possible de sublimer la crinière de votre cheval sans nuire à la fonctionnalité, au confort ou à la lisibilité de la nuque. Voici 10 idées de pions chevaux originaux, compatibles avec une pratique amateur sérieuse et respectueuse du bien-être équin.
Pourquoi soigner le style de ses pions de crinière ?
Historiquement, les pions remplissent plusieurs fonctions : dégager la nuque, mettre en valeur l’encolure, éviter que la crinière ne s’emmêle dans les rênes, et présenter un cheval soigné. En concours, ils peuvent aussi refléter l’identité de votre écurie ou de votre couple cavalier/cheval.
S’appliquer sur la réalisation des pions n’est pas seulement une affaire d’esthétique :
- Un cheval proprement natté donne une impression de sérieux et de respect du règlement.
- Des pions réguliers peuvent améliorer la lisibilité de la ligne du dessus et de la nuque pour le juge.
- Une crinière bien rangée limite les frottements sous la bride ou la têtière.
Pour autant, multiplier les fantaisies ne doit pas se faire au détriment de la sécurité ou du confort du cheval. Les idées présentées ici visent à rester compatibles avec une pratique fonctionnelle, sans surcharge d’accessoires ni tension excessive sur la crinière.
Les bases pour des pions originaux mais fonctionnels
Choisir la bonne longueur de crinière
Pour la majorité des styles de pions, une longueur de crinière comprise entre 10 et 15 cm reste idéale. Trop courte, elle devient difficile à saisir et à rouler, trop longue, elle donne des pions volumineux et difficiles à uniformiser.
- Chevaux de dressage : longueur plutôt homogène sur l’encolure.
- Chevaux d’obstacle : une légère variation de longueur peut être tolérée si vous alternez styles plus lâches.
- Chevaux de loisir : mieux vaut conserver un peu de longueur si vous aimez varier entre tresse espagnole, pions boules et tresses à plat.
Préparer la crinière avant de pionter
Un bon résultat commence toujours par une préparation soignée :
- Shampoing doux la veille ou l’avant-veille pour éviter une crinière trop glissante le jour J.
- Démêlant utilisé avec parcimonie, voire uniquement sur les longueurs, afin de garder un peu de prise à la racine.
- Crinière parfaitement démêlée, séparée en mèches d’épaisseur équivalente avant de commencer.
Matériel indispensable
Pour des pions originaux mais propres, un petit kit bien organisé fait gagner énormément de temps :
- Élastiques solides, de bonne qualité, assortis à la robe ou au thème choisi.
- Fil et aiguille de piontage (surtout pour le dressage et les styles très nets).
- Peigne à crinière, petit spray d’eau ou de gel spécifique, ciseaux à bouts ronds.
- Rubans, perles ou accessoires (en quantité raisonnable) pour les idées plus originales.
Pour approfondir la technique de base, les variantes selon les disciplines et les astuces d’entretien, vous pouvez consulter notre dossier complet sur les pions de chevaux pour le sport et le loisir, qui détaille pas à pas la préparation, le matériel et les méthodes les plus utilisées en équitation amateur.
10 idées de pions chevaux originaux pour sublimer la crinière
1. Les pions » demi-boules » dégradés sur l’encolure
Variante raffinée du pion boule classique, la version » demi-boules dégradées » consiste à ajuster subtilement la taille des pions le long de l’encolure :
- Pions légèrement plus petits au niveau du garrot.
- Pions plus imposants au milieu de l’encolure.
- Pions à nouveau réduits vers la nuque.
Cet effet optique allonge l’encolure sans gêner le cavalier ni le cheval. Les pions restent bien ronds et suffisamment serrés pour ne pas se défaire en cours de reprise ou de parcours. Cette idée convient très bien au dressage club ou amateur, surtout sur des chevaux à encolure courte ou épaisse.
2. Les pions » chapelets » discrètement reliés
Dans cette version, les pions individuels sont reliés entre eux par un très fin ruban ou un fil discret qui serpente à la base de la crinière, créant un effet de chapelet.
- Réaliser d’abord des pions boules classiques, serrés et bien alignés.
- Passer ensuite un fil fin (ou un ruban étroit) en zigzag, en le fixant à la base de chaque pion à l’aide d’un ou deux points de couture.
Visuellement, cela donne une ligne continue, élégante et très propre, tout en conservant la fonctionnalité des pions. Il faut cependant veiller à ne pas trop serrer le fil pour éviter toute traction excessive sur la peau.
3. Les mini-pions » signature » sur la nuque
Pour les cavaliers qui n’osent pas l’originalité sur toute l’encolure, une option facile consiste à réserver un style différent au niveau de la nuque :
- Pions classiques tout le long de l’encolure.
- Deux ou trois mini-pions très serrés juste derrière les oreilles, formant une sorte de » signature » visuelle.
On peut par exemple les faire un peu plus carrés, ou légèrement inclinés, ou encore les agrémenter d’un élastique de couleur contrastée uniquement à cet endroit. Ce détail reste discret, ne gêne pas la têtière et permet d’affirmer un style sans excentricité excessive.
4. Les pions en losange pour les crinières épaisses
Sur les crinières très fournies, il peut être difficile d’obtenir des pions boules parfaitement rondes et régulières. La forme en losange (ou » diamant « ) est une alternative intéressante :
- Divisez la crinière en mèches plus larges que pour des pions standard.
- Tressez chaque mèche sur quelques centimètres seulement, puis repliez-la en deux ou en trois.
- Fixez de manière à obtenir une pointe vers le haut et une vers le bas, formant un losange.
Visuellement, la ligne reste nette, avec un rendu géométrique assez moderne. La masse de crins est mieux répartie, le tout reste suffisamment plaqué pour ne pas gêner sous la bride ou les rênes d’ouverture.
5. Les pions » plat-boule » pour le saut d’obstacles
En CSO et en hunter, certains cavaliers apprécient un style un peu plus aéré, surtout sur des manches longues ou par temps chaud. Les pions » plat-boule » associent une base tressée à une extrémité légèrement plus volumineuse :
- Commencez par une tresse serrée sur 4 à 5 cm.
- Enroulez ensuite la mèche tressée sur elle-même seulement sur la partie basse, de façon à former une petite boule.
- Laissez la racine légèrement plus plate contre l’encolure.
On obtient une ligne bien dégagée au niveau de la nuque, tout en gardant un peu de relief vers le bas de l’encolure. Ce style reste très fonctionnel, car rien ne dépasse au niveau des rênes.
6. Les pions » ton sur ton » avec élastiques décoratifs
Pour un cheval de club ou de loisir qui ne concourt pas en épreuves très réglementées, il est possible d’ajouter une touche de couleur sans tomber dans l’excès :
- Choisissez des élastiques principaux de la couleur de la crinière (noir, brun, beige…).
- Ajoutez un second élastique décoratif, ton sur ton avec le tapis ou la couleur dominante de votre tenue.
Par exemple, un cheval bai avec crinière noire peut porter des pions noirs assortis à des petits élastiques bordeaux si le tapis et la veste reprennent cette teinte. Visuellement, l’effet est harmonieux et subtil. Cela reste parfaitement compatible avec la plupart des concours club, à condition de respecter les codes de la discipline.
7. Les pions » mixtes » crinière + toupet coordonnés
On pense souvent d’abord à la crinière, mais coordonner les pions à la gestion du toupet peut renforcer l’identité visuelle du couple cheval/cavalier. Plusieurs combinaisons sont possibles :
- Pions boules classiques sur la crinière et tresse à plat sur le toupet.
- Petite natte relevée au toupet, tenue par le même type d’élastique que les pions.
- Mini-pions au toupet, uniquement si la quantité de crins le permet, pour un effet très soigné.
L’important est de ne pas trop serrer au niveau du front et de la base des oreilles, zone très sensible. Un toupet trop tendu peut gêner le cheval, surtout sur des épreuves longues ou en extérieur.
8. Les pions » croisés » pour crinières courtes
Pour les chevaux tondus régulièrement ou dont la crinière est très courte, il est possible de jouer sur un effet de croisillons plutôt que de tenter des pions boules peu fournis :
- Divisez la crinière en petites mèches identiques.
- Tressez très court chaque mèche.
- Reliez ensuite deux tresses adjacentes en les croisant et en les fixant ensemble avec un élastique à leur extrémité.
On obtient une sorte de réseau en X qui plaque efficacement la crinière contre l’encolure. Ce style est particulièrement adapté aux poneys de sport et aux chevaux de concours complet, car il tient bien dans l’effort tout en évitant les gros volumes de crins.
9. Les pions » ruban discret » pour les épreuves de présentation
En présentation en main, en modèles et allures ou lors de portes ouvertes, on peut se permettre un peu plus de fantaisie. L’idée est d’intégrer un ruban fin, mais de manière discrète pour garder une ligne professionnelle :
- Choisissez un ruban étroit (5 à 7 mm), de couleur sobre (marine, bordeaux, vert sombre…).
- Réalisez des pions classiques, cousus ou élastiqués.
- Enroulez le ruban une seule fois autour de la base de chaque pion, puis fixez-le par un simple nœud ou un point discret.
Ce style convient très bien aux pouliches et jeunes chevaux présentés en concours d’élevage, tant que le règlement le permet. Il apporte une touche sophistiquée sans transformer la crinière en » sapin de Noël « .
10. Les pions » tressés à la base » pour un maintien maximal
Pour les chevaux qui se frottent facilement, ou pour les disciplines où l’effort est long (dressage complet, reprises en extérieur, show de présentation), il est possible de renforcer le maintien des pions en tressant à la base :
- Séparez la crinière en mèches régulières.
- Tressez chaque mèche dès la racine sur 2 à 3 cm, très serré, avant de poursuivre la tresse plus lâchement.
- Repliez ensuite la tresse entière en pion boule ou demi-boule, en veillant à ce que la partie tressée à la base reste bien plaquée.
Cela crée un ancrage solide sans trop tirer sur la peau, à condition d’utiliser un fil ou des élastiques de bonne qualité. Ce style est très fonctionnel : même si le pion se défait en surface, la base tressée maintient la crinière à sa place.
Adapter le style de pions au cheval, à la discipline et au contexte
Tenir compte de la morphologie de l’encolure
L’originalité doit aussi servir la silhouette du cheval. Quelques repères utiles :
- Encolure courte : préférez des pions un peu plus nombreux et de taille modérée pour allonger la ligne.
- Encolure très longue : des pions légèrement plus espacés et plus volumineux peuvent rééquilibrer la silhouette.
- Encolure épaisse : des formes géométriques (demi-boules, losanges) bien alignées affinent visuellement.
Respecter les codes de chaque discipline
Selon que vous pratiquez le dressage, le saut d’obstacles, le complet ou le loisir, la tolérance à la fantaisie varie :
- Dressage : style très soigné, pions réguliers, couleurs sobres. Les fantaisies doivent rester minimales (chapelets très discrets, mini-signature à la nuque, rubans ton sur ton).
- CSO et hunter : un peu plus de liberté, notamment pour la taille des pions. Les élastiques colorés peuvent être tolérés en club, mais restez harmonieux.
- CCE : priorité à la tenue dans l’effort (pions tressés à la base, styles croisés pour crinière courte). L’originalité doit rester compatible avec le cross.
- Loisir : large liberté, mais n’oubliez pas le confort. Évitez les accessoires lourds ou trop nombreux.
Prendre en compte le tempérament du cheval
Certains chevaux supportent mal les manipulations prolongées ou les sensations inhabituelles sur la nuque. Pour eux :
- Privilégiez des styles simples et rapides à réaliser.
- Évitez les fils trop serrés ou les rubans multipliés.
- Habituez progressivement le cheval aux pions, d’abord sur une petite portion de crinière, puis sur l’ensemble.
Entretien, sécurité et erreurs à éviter avec les pions originaux
Durée de port des pions
Même si certains cavaliers laissent les pions plusieurs jours, ce n’est pas idéal pour la peau et les crins :
- Pour un concours ou un événement : installez les pions le matin ou la veille au soir, puis retirez-les dès le retour à l’écurie.
- Évitez de laisser des pions très serrés plus de 24 heures consécutives.
- Sur les crinières fragiles, limitez le piontage à des occasions ponctuelles.
Surveillance du confort
Quelques signes doivent vous alerter :
- Cheval qui secoue la tête anormalement après le piontage.
- Zones rouges, chaudes ou sensibles au niveau de la base de la crinière.
- Crins cassés ou arrachés en quantité lors du retrait des élastiques ou du fil.
Dans ces cas, il faut revoir le style (moins serré, moins de masse de crins par pion, réduction du nombre d’accessoires) et le temps de port.
Gestes à proscrire
- Couper les élastiques ou le fil au ras de la peau sans visibilité précise.
- Utiliser des élastiques trop fins ou de mauvaise qualité, qui pincent ou cassent facilement.
- Serrer exagérément pour » faire tenir » un style complexe, au détriment du confort du cheval.
- Multiplier les perles, strass et accessoires lourds, surtout en extérieur ou sur des disciplines sportives.
Entretenir une crinière prête à être piontée
Une crinière entretenue facilite tous les styles de pions originaux :
- Égaliser la longueur régulièrement pour garder une base homogène.
- Éviter les produits trop gras qui empêchent les tresses de tenir.
- Nourrir les crins avec des soins adaptés, mais en dehors des périodes de concours ou de piontage intensif.
En combinant ces précautions avec les 10 idées présentées, vous pourrez explorer des styles de pions chevaux originaux, élégants et parfaitement compatibles avec une pratique fonctionnelle de l’équitation amateur, qu’il s’agisse de dressage, d’obstacle, de complet ou de simple équitation de loisir soignée.
En savoir plus sur les élastiques, fils et accessoires pour pions
Le choix des élastiques et du fil a un impact direct sur la tenue des pions, mais aussi sur la santé de la crinière. Quelques repères pour sélectionner un matériel adapté et durable :
- Élastiques en latex ou silicone : plus souples, ils cassent moins les crins et se retirent plus facilement. Idéals pour les chevaux à crinière fragile.
- Élastiques tissés : très résistants, pratiques pour les crinières épaisses ou les disciplines où les pions doivent tenir longtemps. À réserver aux cavaliers soigneux au moment du retrait.
- Fil de piontage : privilégiez un fil solide mais légèrement élastique (type fil de bouton renforcé), de couleur assortie à la crinière ou au moins discret.
- Aiguilles courtes : limitent le risque de piquer le cheval par inadvertance et facilitent les points de fixation précis.
- Accessoires décoratifs : rubans satin, perles légères, petites fleurs en tissu peuvent être utilisés avec parcimonie pour des présentations ou animations. Veillez à ce qu’ils soient bien fixés et faciles à retirer.
Pour limiter la casse des crins, habituez-vous à retirer systématiquement les élastiques avec les doigts ou des ciseaux à bouts ronds en coupant l’élastique lui-même, et non en tirant sur la mèche. Un petit temps gagné au démontage évite bien des crinières clairsemées sur le long terme.
Questions fréquentes avant de pionter (minute pratique)
Quelques réponses rapides aux interrogations les plus courantes des cavaliers amateurs avant de réaliser des pions originaux sur leur cheval :
- À partir de quel âge peut-on pionter un jeune cheval ? Vous pouvez commencer à habituer un jeune cheval vers 3 ou 4 ans, sur de petites portions de crinière et pour de courtes durées, en veillant surtout à la douceur des manipulations.
- Faut-il toujours laver la crinière avant ? Non. Une crinière légèrement » prise » offre souvent une meilleure tenue. Un shampoing 24 à 48 heures avant suffit, avec un démêlage soigné le jour J.
- Combien de pions faut-il prévoir ? Tout dépend de la longueur de l’encolure et de la discipline. En dressage club, on trouve souvent entre 12 et 25 pions. En obstacle et en loisir, vous pouvez en faire moins, mais veillez à garder une ligne harmonieuse.
- Peut-on monter en extérieur avec des pions fantaisie ? Oui, à condition que les accessoires restent légers, bien fixés et non coupants. Évitez les décorations qui pourraient accrocher les branches ou effrayer le cheval.
- Combien de temps faut-il prévoir pour pionter ? Pour un cavalier habitué, comptez 30 à 45 minutes pour une encolure complète. Pour un débutant, prévoyez une bonne heure, surtout pour des styles originaux comme les chapelets ou les pions croisés.
Se poser ces questions en amont permet d’anticiper le temps nécessaire, le matériel à préparer et le style de pions le plus adapté à votre cheval et à votre niveau.
Retours d’expérience et astuces des cavaliers de club
Au-delà des techniques «  idéales » présentées dans les tutos, de nombreux cavaliers de club ont développé leurs propres astuces pour gagner du temps et améliorer la tenue des pions au quotidien :
- Pré-pionter la veille : certains cavaliers tressent grossièrement la crinière la veille au soir (tresses simples non relevées), puis transforment ces tresses en pions boules le matin du concours. Cela fait gagner de précieuses minutes.
- Utiliser un spray d’eau sucrée : un léger mélange d’eau et de sucre (ou un spray coiffant spécifique pour chevaux) aide les crins à mieux coller entre eux, surtout sur les crinières fines et glissantes.
- Adapter l’espacement des pions : plutôt que de viser un nombre de pions fixe, beaucoup ajustent la largeur des mèches en fonction du relief de l’encolure, en resserrant légèrement au niveau du garrot et de la base de l’encolure.
- Tester les styles à l’entraînement : avant un grand rendez-vous, plusieurs cavaliers prennent l’habitude de tester un nouveau style de pions sur une séance de travail à la maison, afin de vérifier la tenue et le confort du cheval.
- Prévoir un » kit de retouche « : une petite pochette avec quelques élastiques, une aiguille déjà enfilée et une mini paire de ciseaux permet de refaire en urgence un pion défait entre deux épreuves.
Ces retours d’expérience montrent qu’il n’y a pas une seule bonne méthode, mais plutôt des principes à respecter que chacun adapte ensuite à son organisation, à sa discipline et au tempérament de son cheval. En observant les autres cavaliers et en testant progressivement, vous trouverez rapidement votre propre » signature » en matière de pions de crinière.